Il semblerait que la santé des enfants passe après les enjeux économiques
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5 janvier 2023Il y a vingt-neuf ans, j'ai accouché d'une petite fille...
Il y a vingt-neuf ans, j’ai accouché d’une petite fille que vous connaissez… Ma délicieuse Margot.
Enceinte, je voulais le plus bel accouchement possible. Accoucher c’est naturel, pourquoi tant de médicalisation ? J’avais lu les statistiques, plus de mortalité maternelle et infantile dans les pays très médicalisés et nettement moins dans les pays développés où on accouchait prioritairement à la maison (Autriche, Pays Bas). J’ai pris contact avec une sage-femme qui pratiquait les accouchements à la maison, en lien avec une maternité. J’étais donc inscrite à cet hôpital pour pouvoir m’y rendre en cas de souci. Nous avons préparé l’accouchement avec elle (et avec quelques autres, haptonomie et ostéopathe spécialisée dans le périnatal, groupes de parole…). Mon compagnon et moi avons choisi le canapé futon du salon. Nous avons acheté la toile cirée recommandée (accoucher, ça tâche…). Le jour J est arrivé. Bougies, musique, tendresse… Les contractions se faisaient de plus en plus régulières et douloureuses. La sage-femme est passée en fin de soirée, monitoring ok, tout allait bien. Elle reviendrait toutes les deux heures. à quatre heures du matin, elle a rebranché le monitoring pour vérifier les battements du cœur du bébé. Ils ralentissaient à chaque contraction…
Elle a appelé l’hôpital pour signaler que nous arrivions. Le sac était prêt. Nous sommes montés en voiture. Nous sommes arrivés juste au moment où l’anesthésiste raccrochait sa blouse… La sage-femme qui le connaissait lui a demandé de rester. Un examen de mon col plus tard, confirmation, direction salle d’op. Je me souviens, allongée sur le brancard, de voir défiler les lampes au plafond comme dans les films… J’avais peur. J’avais mal. Je parlais intérieurement à mon bébé pour le.la rassurer. L’anesthésiste m’a fait une péridurale pendant que ma sage-femme me tenait dans ses bras. Elle est restée avec moi tout le temps, c’était important pour moi, j’avais un lien avec elle, je ne connaissais pas les autres soignants. Cette continuité de sécurité m’a apporté la sérénité nécessaire. Mon compagnon a aussi été admis (non sans mal) dans la salle d’opération. Un champ a été interposé entre mes yeux et mon ventre et le chirurgien a ouvert et sorti le bébé… Il y avait un nœud sur le cordon. A chaque contraction, ça tirait sur le nœud. Ce qui expliquait le ralentissement cardiaque. Sans cette césarienne, nous serions probablement mortes toutes les deux.
Pour mon deuxième enfant, j’ai préféré choisir une maternité où on pratiquait l’haptonomie et où je pouvais choisir mes positions. Un accouchement est un moment phénoménalement chargé d’émotion. Toute femme doit pouvoir en choisir les modalités et le lieu. Un accouchement à la maison est magique mais la présence d’une sage-femme expérimentée et un recours possible à un hôpital me parait une sécurité à ne pas négliger.